dimanche 24 juillet 2011

Ma carapace a gelé.

Au début du mois je suis allée à la Japan Expo.
Chaque année cette convention me laisse de plus en plus perplexe. C'est vrai qu'elle évolue chaque fois un peu plus, mais ce n'est pas forcément en mal je pense. J'imagine que c'est juste moi qui change, et qui m'éloigne petit à petit de tout un tas de choses.
À mes premières conventions j'avais 15 ans, la première fois que j'ai mis les pieds à  la Japan Expo j'en avais 16. Je me souviens que c'était comme traverser les portes du Paradis à cette époque là. Je me sentais comme un poisson dans l'eau et je passais mon temps à claquer tout mon fric dans des portes clés, posters, et autres goodies tout à fait inutiles et donc indispensables. Mais l'époque du Paradis est loin maintenant, et après quelques années j'ai fait le tour de la question et j'ai commencé à devenir blasée.
Aux dernières conventions je n'y ai mis les pieds que pour voir des amis, ou des artistes, la J.E. en elle même n'était qu'accessoire. Cette année, je n'ai même pas jeté un coup d'œil aux stands, et tous les autres visiteurs me semblaient sortis d'un autre monde. Je ne lis plus tellement de mangas parce que je n'ai pas de sous pour en acheter, je n'ai jamais vraiment pris le temps pour regarder des animes, les jeux vidéos je n'y joue plus pour le manque d'argent, et de temps à y consacrer combinés, je ne suis plus à la pointe de l'information sur le visual kei et je n'ai jamais aimé la J-pop. Et donc finalement je n'ai plus tellement d'intérêt à me balader dans une convention si ce n'est pour passer du temps avec des personnes que j'aime. 
Ça me fait un peu bizarre, parce que fondamentalement tout ce monde là n'est pas si loin de moi qu'il le semble pendant que j'écris ces mots. J'ai toujours mes mangas chez moi et les vestiges de mes jeux vidéos, j'écoute toujours du visual kei ou du J-rock, j'aime toujours autant les accessoires inutiles mais indispensables juste parce qu'ils sont mignons, je tiens toujours autant à mes peluches. Je crois que c'est juste que je n'ai plus la flamme de la jeunesse qui faisait que j'explosais de passion en jouant à Tekken ou découvrant que Miyavi sortait un nouveau CD. Il y a sûrement aussi un peu du fait qu'en grandissant je suis devenue blasée et aigrie, mais ça c'est une autre histoire. -.-

Et puis il n'y a pas que sur ce point que j'ai changé. Il y a encore 4-5 ans je me serais étripée moi-même en voyant vers quoi je me tourne dans les rayons des magasins. Je me suis fillisée, surtout depuis 2 ans. Fort heureusement, je ne suis pas devenue blasée au point de faire une croix sur mon dégout de l'uniformité, grâce à mon côté aigrie j'imagine, donc je me fillise certes, mais je ne deviens pas un mouton pour autant. Enfin je crois. Quoi qu'il en soit, je suis une sorte de fille que je ne pensais pas devenir quand j'étais au lycée.
Des fois quand je regarde en arrière, et quand je vois la manière dont j'évolue sans même m'en rendre compte, et qu'en plus je me complais dans ces évolutions, j'ai un peu peur de me réveiller un jour et d'être devenue ce que je n'aurais pas voulu. De finir par être une personne trop différente de ce que j'étais, ou de ce que j'aurais voulu si j'avais pu tout contrôler. J'ai vraiment peur de me regarder un matin dans le miroir et de me dire "Merde, qui est-ce que je suis devenue ?".
Pour l'instant je suis plus ou moins satisfaite, de ma façon de penser et de voir les choses je veux dire (niveau physique et relationnel mieux vaut ne pas en parler). J'ai évolué, j'ai pris de la distance sur certaines choses, je me suis fillisée, je suis aussi devenue blasée et aigrie, mais c'est toujours moi en quelque sorte. Juste avec quelques années de vie en plus.

Il y a une chose que je trouve dommage, c'est de ne plus me sentir passionnée. Certains chemins que j'ai parcouru ont fait que je me suis éteinte.

samedi 23 juillet 2011

Finalement mon état s'aggrave d'année en année.

Un mois que je n'ai pas écrit ici. Et pourtant il y en a des choses à raconter. Je vais essayer de faire par étape pour ne pas mélanger et peut-être que comme ça ça ne sera pas trop bâclé non plus. 

Avant de laisser ce blog s'empoussiérer, je racontais que je m'organisais avec ma mère pour ma recherche d'appartement. Et je m'inquiétais du prix que ça coûtait et du fait de ne pas avoir de résultat après toutes ces dépenses. Et bien j'ai eu de la chance niveau résultat, et nos deux jours à Lyon se sont révélés très productifs. 
Le premier appartement que j'ai visité m'a tout de suite plu. J'en ai visité un autre dans la même matinée qui était très mignon mais dans un immeuble qui risquait de me donner l'impression de traverser un décors de film d'horreur tellement il était glauque, donc j'y ai renoncé. L'après midi a été consacrée à la galère de trouver la fac en repérage, et après être entrées dans une agence croisée par hasard et avoir choisi deux appart' à visiter le lendemain contre mon gré, nous sommes retournées à l'hôtel pour nous reposer. Il y a eu pas mal de discussions et de réflexion, et au réveil la première chose qu'on a faite c'est d'annuler les rendez vous pour les deux appartements que ma mère voulait voir. Ensuite on est allées jeter un œil à l'endroit où se trouvait celui que je devais visiter dans l'après midi, et puis on a rebroussé chemin parce que la porte d'entrée du bâtiment était grande ouverte, les boîtes aux lettres faisaient peur à voir, et en face ce qui se semblait avoir été une boîte de nuit avait brûlé (il y avait même des traces noires jusque sur le mur du hall). Rendez vous de l'après midi annulé. Finalement on s'est concentrées sur le tout premier appart' qu'on avait vu, qui nous avait plu, et dont on avait gardé la clé. On est repassées à l'agence, on a monté un dossier, la dame nous a tout de suite dit que c'était bon. Au bout d'un jour et demi l'affaire était bouclée.
Pour fêter ça, ma mère a appelé toutes les personnes qu'elle pouvait joindre, tandis que j'envoyais des sms en masse, et on a passé l'après midi à faire un brin de shopping.

Une semaine plus tard on est retournées à Lyon une journée avec mon père pour signer le bail et prendre les mesures de l'appartement. Et hier on y était à nouveau, avec mon grand frère cette fois-ci, pour récupérer mes clés, vérifier l'état des lieux, et déposer deux gros sacs de voyage remplis de machins qu'on a acheté ou que ma mère m'a donné.
On a fait pas mal d'achats ce mois-ci, en plus des allés et retours en TGV. À partir de maintenant on va descendre en voiture pour s'occuper du déménagement en lui même. Et comme mes parents ne sont pas riches, on a contracté un prêt étudiant à la banque, là encore j'ai eu de la chance, ça n'a été qu'une formalité. Ça soulagera beaucoup le compte de ma mère pour les prochains mois et dès que j'aurais l'argent du prêt, je la laisserai encaisser les sous que ma grand mère m'avait donné quand elle a su que je partais, elle en a bien plus besoin que moi. 

Voilà pour les nouvelles concrètes à ce sujet. 
Je suis contente que les choses se passent si bien. Il y a des moments où je suis un peu pressée et où j'espère beaucoup pour la rentrée. Et d'autres où j'angoisse et me pose des questions sur l'utilité de tout ce que je fais. En ce moment je suis plutôt en phase d'angoisse d'ailleurs. 
Je pars soi-disant pour prendre mon indépendance, voir d'autres choses, d'autres gens, faire table rase et recommencer plus sainement ailleurs. Mais quand on y pense, je pars avec moi-même, et il n'y a pas de raison pour que ma médiocrité ne me suive pas dans mes bagages. Après tout. Ma vie de platitude et de solitude, qui me dit qu'elle sera différente à Lyon ? Pour quelle raison le serait-elle ? Parce que je reste moi et les relations humaines ça n'a jamais été mon fort. Des fois je me dis que ce n'est pas si judicieux que ça de partir dans une ville où je ne connais que peu de personnes. Personnes qui auront leur propre vie à vivre et sans doute pas le temps de s'occuper de moi. 
Enfin... c'était soit la sécurité de rester là mais de ne pas réussir à changer, soit prendre le risque de partir à l'aventure et avoir l'opportunité de construire quelque chose de nouveau. Il semble que je ne supporte plus assez tout ça pour moisir dans la sécurité de ce que je connais, j'ai fait un choix et je dois assumer maintenant. 

D'autant plus que, en plus d'avoir un appartement, je suis également inscrite à la fac depuis hier. Avec une carte d'étudiante et tout, on m'a même souhaité la "bienvenue à la fac de Lyon 3". C'est idiot, ça m'a fait plaisir quand la nana m'a dit ça en me donnant ma carte.
C'est donc reparti pour une première année. Je dois être plus sérieuse que l'année dernière, je veux vraiment réussir, il faut que j'arrive à être assez forte pour. 
J'avoue que je suis un peu triste que Yùù ne soit pas avec moi parce qu'elle passe en deuxième année finalement, ça me rassurait de savoir qu'on serait ensemble en cours, mais je me dis que comme ça j'aurai moins de distraction et c'est pas plus mal. Et puis je me console sur le fait qu'on habite à deux rues l'une de l'autre.

J'ai d'autres choses à dire, mais ça sera pour demain.